Degré Zéro : plongée au cœur du salon incontournable des boissons sans alcool

Au Tripot Regnier, lieu emblématique des Années folles, l’effervescence est palpable. Pour cette seconde édition du salon Degré Zéro, le rendez-vous professionnel dédié aux boissons no/low, le monde s’est déplacé en masse.

Cavistes, distributeurs, acheteurs internationaux et curieux venus de tous horizons arpentent les stands, témoignant d’un engouement sans précédent pour ce secteur en pleine expansion.

Avec une fréquentation en nette hausse et une diversité de produits toujours plus grande, Degré Zéro confirme son rôle de salon de référence. On y découvre des vins désalcoolisés d’une finesse étonnante, des spiritueux sans alcool aux arômes complexes, des bières artisanales vibrantes et des créations audacieuses qui repoussent les frontières du goût. Loin d’être une simple tendance, le marché du no/low s’impose comme une alternative sérieuse et créative, portée par des artisans passionnés et des marques visionnaires.

Exploration sensorielle et coups de cœur

Au fil des dégustations, certaines découvertes marquent les esprits. Parmi elles, Maïa Fleur de Sureau, une boisson fraîche et délicatement acidulée, née d’une recette familiale transmise depuis des générations. Sa macération artisanale de fleurs de sureau et de citron bio lui confère un équilibre subtil, parfait aussi bien en solo que comme base de cocktail.

Derrière cette bouteille élégante, un hommage à la Déesse du Printemps et une volonté affirmée de préserver les savoir-faire ancestraux tout en s’inscrivant dans une consommation contemporaine et responsable.

Autre arrêt marquant : le stand de Pink Sun Brewing Co., une jeune brasserie qui bouscule les codes de la bière sans alcool. « Des bières trippantes, un point c’est tout », revendiquent-ils fièrement. Et pour cause : ici, pas de désalcoolisation industrielle, mais un savoir-faire brassicole innovant permettant d’obtenir des Pale Ales, IPAs et autres Sours qui rivalisent sans peine avec leurs homologues alcoolisés.

Résultat : des bières pleines de caractère, savoureuses et vibrantes, qui réconcilient les amateurs exigeants avec l’univers du sans alcool.

Parmi mes coups de cœur, impossible de passer à côté du Sober Spirits R 0.0%, une alternative au rhum qui impressionne par son authenticité. Élaboré à partir d’un véritable rhum français, ce spiritueux sans alcool reprend l’aromatique d’un rhum vieux : des notes boisées, une touche de fruits secs caramélisés et une pointe de vanille qui apportent profondeur et élégance.

Idéal en mixologie, il s’utilise dans les mêmes proportions qu’un rhum classique, révélant son plein potentiel dans les cocktails.

Dans l’univers des boissons sans alcool, Granith se distingue par son approche raffinée et gastronomique. Élaborée à partir de verjus et d’infusions de plantes, cette boisson de dégustation peu sucrée a été pensée pour s’accorder à table comme un vin blanc.

Son profil naturel, végétal et bio séduit les amateurs d’accords mets et boissons sans alcool. Au nez, des notes délicates de fleurs blanches, tandis qu’en bouche, une belle ampleur se déploie, rehaussée par de subtiles touches boisées et épicées.

Avec Équinoxe Zéro Rouge, la maison L’Arjolle propose une alternative audacieuse aux amateurs de grands rouges. Issu d’un assemblage Cabernet-Merlot, ce vin désalcoolisé bénéficie d’une macération de 15 jours et d’un élevage de huit mois sur douelles de chêne, lui conférant une belle complexité aromatique et une structure raffinée.

Au nez, des notes intenses d’épices, de torréfaction et de fruits confits, tandis qu’en bouche, son volume et sa longueur surprennent par leur intensité.

Un marché en pleine effervescence

Si l’on en doutait encore, Degré Zéro 2025 en apporte la preuve éclatante : le no/low n’est plus un marché de niche, mais une filière en pleine structuration, portée par une demande croissante et une innovation constante. Selon les dernières données, 4 consommateurs sur 10 buvant de l’alcool intègrent désormais ces alternatives dans leur consommation. Une prise de conscience qui s’accompagne d’une montée en gamme des produits proposés, avec des exigences accrues en matière de goût, de naturalité et de fabrication écoresponsable.

Mathilde Boulachin, CEO de Chavin, pionnière dans le domaine des vins sans alcool, avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger, me confirme que le marché s’oriente vers des produits de plus en plus premium.

L’édition 2025 marque également l’ouverture du salon aux apéritifs et digestifs sans alcool, enrichissant encore l’offre disponible et répondant à la demande d’un visitorat toujours plus pointu. Cavistes, restaurateurs et distributeurs spécialisés s’y retrouvent pour sourcer les pépites qui feront les tendances de demain. Avec 40 nationalités représentées parmi les acheteurs, l’intérêt international pour ces nouvelles boissons ne fait que se confirmer.

Une révolution en marche

À l’issue de cette journée immersive, une évidence s’impose : le no/low ne se contente plus d’imiter, il invente. Fini le temps où ces boissons n’étaient qu’une option par défaut ; elles sont désormais un choix affirmé, synonyme de plaisir, de découverte et de convivialité.

En quittant le Tripot Regnier, on repart avec une certitude : Degré Zéro n’est pas seulement un salon, c’est le témoin d’une révolution en marche. Une révolution qui redessine le paysage des boissons et réinvente notre façon de trinquer.

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