Longtemps reléguées au second plan, les boissons festives sans alcool connaissent aujourd’hui un véritable essor en France. Le documentaire Sans alcool, la fête est-elle plus folle ? de Julia Le Correc, diffusé sur France 5 et disponible sur la plateforme France.tv, plonge au cœur de cette révolution des modes de consommation. En suivant l’ensemble de la chaîne de production, il dresse un état des lieux d’un marché en pleine expansion, qui séduit un nombre croissant de Français.
À Nantes, une bande d’amis profite d’un apéritif en terrasse. Cacahuètes, soleil, éclats de rire… tout semble ordinaire, à une exception près : toutes les boissons posées sur la table sont sans alcool. Un choix assumé qui traduit une mutation profonde des habitudes. Longtemps considéré comme un incontournable des moments festifs, l’alcool voit sa place remise en question. Avec près de 49 000 décès liés à sa consommation chaque année en France, les mentalités évoluent. En cinquante ans, la consommation d’alcool a été divisée par deux dans l’Hexagone.
Cette tendance s’est accélérée ces dernières années, notamment sous l’impulsion du Dry January, ce défi venu du Royaume-Uni en 2013 qui incite à ne pas boire d’alcool durant le mois de janvier. L’initiative, largement médiatisée, a contribué à changer le regard sur l’abstinence alcoolique et a participé à l’explosion d’un marché estimé aujourd’hui à 330 millions d’euros.
Un marché en pleine structuration
Le documentaire revient sur l’histoire de la consommation d’alcool en France à travers des images d’archives, montrant comment il était autrefois omniprésent, du repas familial aux réunions de travail. Mais si l’alcool a longtemps dominé les tablées, de nouveaux acteurs ont investi le secteur des boissons festives non alcoolisées, créant une offre de plus en plus sophistiquée et variée.

De l’Alsace au Languedoc, en passant par Nantes et Paris, Julia Le Correc nous emmène à la rencontre de producteurs, restaurateurs et maîtres brasseurs qui façonnent ce nouveau marché. Bières désalcoolisées, vins sans alcool, spiritueux alternatifs… les industriels rivalisent d’ingéniosité pour proposer des produits qui séduisent aussi bien les abstinents convaincus que ceux qui souhaitent simplement réduire leur consommation.

Si la bière sans alcool domine largement les ventes avec 80 % de parts de marché – la Tourtel restant la référence du secteur –, les artisans brasseurs développent des recettes toujours plus innovantes, se rapprochant au plus près des saveurs des bières traditionnelles. Dans le domaine viticole, certains producteurs comme le Domaine de l’Arjolle ont même choisi de consacrer une partie de leur production aux vins désalcoolisés, un pari audacieux dans un pays où le vin est une institution.
Vers une fête sans alcool ?
Au-delà des enjeux économiques, le film met en lumière une question culturelle : la fête peut-elle réellement s’émanciper de l’alcool ? Si certains consommateurs adhèrent pleinement à cette nouvelle tendance, d’autres restent sceptiques et attachés à l’idée que l’alcool est un élément central des moments de convivialité.
L’essor du sans-alcool ouvre cependant de nouvelles perspectives. Benoît d’Onofrio, ancien sommelier devenu « sobrelier », illustre cette révolution en créant des alternatives inspirées des codes du vin, à base de macération et de fermentation. Ces innovations permettent d’offrir une expérience sensorielle riche sans recourir à l’alcool.
Finalement, Sans alcool, la fête est-elle plus folle ? interroge notre rapport à la consommation et aux plaisirs partagés. Simple phénomène de mode ou transformation durable des habitudes ? Une chose est sûre : la fête, avec ou sans alcool, continue d’évoluer, portée par une quête de bien-être et de nouvelles expériences gustatives.
« Sans alcool, la fête est-elle plus folle ? » est disponible sur France.tv.


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